Connaissez-vous les béguines ? Les femmes au Moyen Age.
Peut-on être libre et femme au Moyen Age ?
Il existe une configuration dans laquelle cela est possible. Attardons-nous sur le sujet.
Marguerite Porete, une figure de femme forte et érudite
Elle publie Le miroir des âmes simples
“Dans ce livre, elle n'emprunte pas au latin des prêtres mais au provençal des troubadours, qui est langue des moineaux et des princes, langue famélique de la surabondance d'amour.”
CHRISTIAN BOBIN (Le Très-Bas)
“C’est dans ce clos invisible qu’elle avait élevé autour d’elle, y laissant pénétrer seulement des lectures qui semblaient trop ardues pour son âge et son sexe, qu’elle grandissait, tissait sa propre trame. Être unique, sombre et lumineux, la volonté dure, l’esprit céleste.”
C’est comme cela que Marguerite Porete est décrite. Et cela nous donne le ton pour ce roman qui retrace le destin de plusieurs femmes. Toutes ont en commun d’habiter ensemble, dans cette communauté qu’on appelle les béguines.
Selon le CNRTL, le terme de béguine désigne une femme, le plus souvent célibataire, vivant en communauté sous la règle monastique mais n’ayant pas prononcé de voeux perpétuels.
Voilà ce qui distingue les béguines des autres ordres féminins. Et il s’agit sans doute du détail qui les rend plus “libres”. On suit donc le destin de femmes indépendantes, à la tête de commerces, de la gestion de leur lieu de vie, des rentrées et des sorties d’argent. Bref, des femmes en pleine possession de leurs moyens intellectuels, financiers et émotionnels.
Oui, car parmi elles, Maheut, décide d’échapper à un mariage forcé et vient se réfugier dans la communauté. Cela ne sera pas sans heurts mais on découvrira ligne après ligne la solidarité de ces femmes.
Mais l’Histoire reste l’Histoire et l’on assiste également à la mort de Marguerite Porete pour avoir été trop en avance sur son temps. La liberté rencontre parfois la censure, la peur des hommes.