Callianthus

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Tresser les herbes sacrées : retour sur ma grande lecture de l’été !

La voilà, la raison de mes trop nombreuses heures passées au soleil ! J’ai dévoré cet ouvrage recommandé à la fin du livre de Pablo Servigne L'Effondrement (et après) expliqué à nos enfants... et à nos parents. Il le conseillait pour comprendre les plantes à l’aide d’un autre imaginaire que le nôtre.

En effet, l’autrice est botaniste, professeure à l’université et amérindienne. Elle raconte ainsi les plantes qui ont fait leur cosmogonie et leur histoire.

L’avoine odorante, point central de la cosmogonie amérindienne, aussi connue sous le nom de foin d’odeur. C’est la plante que vous voyez en couverture du livre. Les peuples premiers utilisent l’avoine de mille façons : infusion, paniers, fumigation…

C’est une plante utilisée pour la guérison spirituelle. Une des plantes sacrées que l’on retrouve dans les compositions des herbes contenues dans leurs sacs de guérison. C’est souvent la plante qu’ils brûlent pour rappeler de respecter la Terre Mère et ce qu’elle procure.

Les fraises sauvages qu’évoque l’autrice dans un chapitre. Elle nous raconte, avec ses souvenirs et beaucoup d’émotion, la façon dont elle observait la pousse de ces délicieux fruits jusqu’à pouvoir en faire des tartes pour sa famille. Et amorce grâce à ça une réflexion bien plus large.

Robin Wall mène une réflexion à ce propos sur la marchandisation de la nature. Elle parle longuement de la notion de don/contre don qui devrait s’installer entre les hommes et la Nature.

Grâce à cet ouvrage, je ne pourrais plus regarder un pacanier ( l’arbre qui donne les noix de pécans ) sans penser à l’épisode de famine qu’on subit les Premières Nations, ni l’avoine, le frêne, la massette ou l’érable, comme des extraordinaires acolytes auxquels nous devrions exprimer davantage de gratitude lorsque nous les utilisons. Il est fou de constater la richesse de ce que l’on peut réaliser avec ces essences, au mieux méconnues, au pire méprisées.

C’est aussi l’histoire d’une sensibilité différente, d’une appréhension de l’altérité végétale qui ne s’arrête pas aux noms latins et principes actifs. Il est urgent de peupler nos imaginaires de sensibilité à l’égard de ce(ux) qui nous entoure.

J’ai adoré me plonger dans la cosmogonie amérindienne et découvrir une autre sensibilité. C’est aussi quelque chose que j’ai envie de creuser, car l’imaginaire est souvent bien révélateur d’un peuple !