Callianthus végétalise : l’achillée millefeuille, aussi douce que divine

 

L’herbe à la coupure, l’herbe aux charpentiers, l’herbe de la Saint Jean, le sourcil de Vénus…Tant d’appellations pour cette douce plante qu’est achillea millefolium. Grande, blanche et légère, elle sublime les étendues de nature qu’elle choisit pour grandir.

 

Appartenant à la famille des Asteracées, elle n’a pas d’ombelles comme la famille des carottes mais bien un corymbe de capitules. De 60 à 80cm.Ce qui est un indice pour la reconnaitre. Elle possèdes des bractées qui entourent le réceptable : des fleurs tubulées au centre et ligulées à l’extérieur. Les fleurs tubulées sont les fertiles. On la trouve partout en France, jusqu’à 2000 mètres d’alititude. Mais elle a besoin de plein soleil. On la retrouve en général dans les sols carbonés. Lorsqu’on en trouve des plein parterres c’est un indice que le sol est en train d’être lessivé, de se renouveler. On récolte ses fleurs de mai à juin.


C’est une plante vivace : si vous en avez repéré un parterre, l’année d’après il sera toujours là. Tige rameuse qui commence à se ramifier vers le haut. Feuilles composées, pennées… Le foliole est lui aussi bien découpé ce qui donne l’impression d’avoir… mille feuille !


Plus le sol est sec, plus elle aura d’arômes, son goût est assez amer.

Selon Christophe de Hody, de l’organisme Le Chemin de la Nature, on peut s’en servir pour décorer des fromages végétaux ou de chèvre ou même les utiliser pour des rouleaux de printemps.

Propriétés :

Elle stimule la glande cortico-surrénale grâce à ses lactones, ce qui permet une action anti-inflammatoire. Elle stimule également la digestion. On la dit tonique car, par le choc d’amertume qu’elle crée stimule nos enzymes. L’expulsion de la bile par exemple. Elle est également antispasmodique au niveau utérin et digestif. C’est pour cela qu’elle est efficace contre les syndrômes pré-menstruels. Elle a une action antalgique.

Grande protectrice, elle repousse les bactéries et les mycoses grâce à ses propriétés antibactériennes et antimycosiques, mais également le foie de ce qui pourrait l’endommager : alcool, excès de gras, de sucre etc. On la dit alors hépato-protectrice.

Elle protège également des écoulements de sang grâce à ses propriétés hémostatiques et cicatrisantes. Ainsi si vous saignez du nez de façon régulière, un baume à base d’achillée pourrait être une solution intéressante.

La douce achillée prévient et protège aussi des irritations en tout genre, internes ou externes. Ce même baume peut être appliqué sur de l’excéma, des démangeaisons, et une prise en gargarisme par exemple pourrait soigner les aphtes et en sirop, les gorges irritées.

Enfin, elle a des propriétés toniques ; elle agit sur la vaso-constriction. Et, de ce fait peut intervenir dans le traitement des varices.

NB : Confusion possible avec la spirée filipendule ( spirea vulgaris ) et la carotte sauvage ( daucus carota ), à ce sujet voir la vidéo en fin d’article du Chemin de la Nature.


Histoire :

Eclaircissons un peu l’histoire de ce nom singulier : Achillée pour.. Achille!

Il utilisait cette plante aux merveilles pour soigner les plaies de ses guerriers. Grâce à ses propriétés hémo-statiques, les blessures de ses guerriers guérissaient de façon plus optimale. Elle passe également pour avoir guéri les blessures du roi de Mycènes, Télèphe. En effet le centaure Chiron aurait conseillé à Achille d’utiliser cette plante pour guérir le roi.

Mais une sphère que nous n’avons pas évoqué jusqu’à maintenant et qui pourtant pourrait faire partie de l’histoire de cette plante, c’est la sphère de la divination.


L’Achillée en Chine : la chélinomancie

L’achillée intervient notamment dans les rituels de divination chinoise.

La divination se pratiquait notamment sur des carapaces de tortues que l’on plaçait sur une source de chaleur qui les brûlait superficiellement et y provoquait des fissures : ces carapaces étaient retirées du feu avec des tiges d’achillées ( l’espèce présentée ici est la plus représentée ), puis interprétées. Cette pratique se nomme la chélinomancie.

L’achillée est déjà mentionnée dans le plus ancien livre connu dans la civilisation chinoise, le Livre des mutations, y est précisée la pratique de « l’achilléomancie ».

Cet art consiste, avec 50 tiges en un lancement de ces dites tiges de façon à créer des hexagrammes, dont les six côtés forment un dessin interprété par les devins selon les 64 significations détaillées dans le Yi-King. Il faut alors tenir en compte les influences yin et yang. La croyance en ces pratiques ( toujours vivantes ) était très forte autrefois.

Ces feuilles peuvent développer, selon la légende, des dons de clairvoyance.

Dans la même idée, deux feuilles d’achillée à mettre sur les deux yeux avant de dormir permettent de doux rêves.

 

Cette espèce est répandue dans le monde entier, ce qui explique la diversité culturelle des histoires qui peuvent la concerner.

Cette réputation vulnéraire ( comprendre : qui guérit les plaies ) a perduré et s’est même amplifiée au fil des siècles. En effet, comme nous l’avons cité plus haut, elle est appelée herbe de la saint Jean car elle était cueillie cette nuit là par les sorciers, leur tradition protectrice était alors renforcée par la puissance énergétique et solaire du solstice ; elle a la réputation d’être alors un véritable barrage protecteur contre les mauvaises ondes et les sortilèges.

Ainsi, si vous croisez du regard une belle achillée cueillez-une ramification et protégez là dans un pendentif ou bien gardez là dans un petit pochon dans votre sac, la tradition veut qu’elle donne du courage à qui la porte sur soi.

Maintenant vous savez !


 
Précédent
Précédent

Callianthus végétalise : l’aubépine, un porte bonheur ?