Le lotus est-il uniquement lié à la culture bouddhiste ?
On pense souvent que le lotus est apparu dôté d’une symbolique seulement à partir de l’époque du Bouddha.
Or, une des premières citations du lotus nous est transmise par l’épopée de Gilgamesh, sur des tablettes mésopotamiennes datant d’au moins 3000 ans avant notre ère. Cette citation intervient dans un récit qui conte la recherche du lotus qui provient du jardin de Kubéra, un lieu où les dieux viennent se reposer. Car il est dit que cette fleur est parmi les plus belles de toutes les fleurs.
À l'origine des temps, Vishnou, étendu sur les eaux primordiales, dormait, quand de son nombril émergea un lotus d'or à huit pétales. Alors, dans sa corolle épanouie parut Brahma, le Créateur. Ainsi naquit le monde.
Le lotus, dans ses diverses variétés -car il n’est pas toujours fait référence à la même espèce- est associé à la création du monde, en Asie, dans le bouddhisme mais également en Égypte !
Le lotus évoque le début de la vie dans le marais originel, une fleur émergeant intacte et pure de la boue.
Dans le bouddhisme, le lotus apparait lorsque le prince qui va devenir Bouddha se montre, il sort de terre miraculeusement. Le prince s’y assied alors. Un sutrâ, c’est à dire un enseignement, est alors consacré au lotus. Il insiste sur la métaphore que représente le lotus concernant l’éveil et l’élévation dans une dynamique spirituelle. Le lotus est associé à la pureté, à la recherche de perfection, voire même à un emblème divin.
En Égypte, c’est une autre espèce de lotus qui est vénéré car elle possède une spécificité : elle s’ouvre et se ferme en fonction du soleil. Ainsi, elle a d’abord été attribuée à Ré, dieu égyptien du soleil.
Puis, au fil des siècles, avec le Nouvel Empire égyptien, le lotus est associé à Osiris et Horus et ses pétales interviennent dans leurs cultes.
Dans les tombes égyptiennes les défunts sont souvent représentés avec une fleur de lotus bleue dont le parfum est censé redonner la vie.
Mais si cette plante est reconnu dans ces traditions comme mythique, elle est également reconnue pour ses propriétés : l’Ayurveda, médecine sacrée indienne utilisait ses graines et sa racine pour calmer, tonifier et ré-équilibrer l’organisme.
Toujours dans une approche de santé hollistique, c’est le lotus qui est utilisé dans l’iconographie pour figurer les différents centres énergétiques, les chakras.
Enfin, en Egypte le lotus figurait parmi les seize remèdes, une liste de remèdes retrouvée sur des papyrus médicaux.
Un lotus c’est comestible ?
Alors que dans le bouddhisme le lotus est plutôt le symbole d’une nourriture spirituelle, en Egypte, oui, il est considéré comme nourriture tout court. Des documents nous font constater que le Lotus Nelumbo est récolté pour ses graines, pilées ensuite pour en faire du pain. Aussi la racine est, quant à elle, cuite et rôtie.
A cette évocation peut-être connaissez vous les lotophages ? dans la mythologie grecque c’est un peuple mentionné par Homère notamment dans l’Odyssée. Ce dernier nous dit que ce peuple se nourrit exclusivement de lotus, mais de son fruit cette fois. Aussi gros qu’un lentisque -pistache- et aussi doux qu’une datte. C’est d’ailleurs pour cela que cet espèce est surnommée la fève d’Egypte.
Maintenant, vous en savez un peu plus sur le lotus !
La principale source de cet article est le merveilleux livre de Michèle Bilimoff Les plantes magiques, je vous encourage grandement à aller le feuilleter.