Callianthus végétalise : l’absinthe et l’artemis

Le pseudo-Apulée narre que c’est la déesse qui a fait découvrir à Chiron ces plantes dont il s’est empressé de faire des remèdes. Il les nomma alors en sa mémoire. En les regroupant sous le même nom il permit à la postérité de se souvenir que cette famille dans sa globalité était particulièrement utile aux femmes dans leur vie intime. Les armoises sont une famille nombreuse et parfois les textes anciens ne font pas la différence entre toutes les espèces car il y en a plus de 200.

 

Son autre nom « herbe sainte » renvoie à son utilisation sur des autels, où elle était fréquemment brûlée. Ce qui a pu inspirer son utilisation en moxas, ces cônes de poudre d’absinthe que l’on fait brûler à une faible distance du corps à des fins médicinales.

Porte bonheur selon Pline ,elle permettrait d’éloigner le mal sous toutes ses formes. La christianisation transforme légèrement cette idée en attribuant l’armoise à saint Jean Baptiste pour chasser les démons. Si elle est cueillie le jour de la saint Jean, alors ses pouvoirs sont démultipliés.


« Si tu connaissais les vertus de l’artemise, tu la porterais dans ta chemise. »


Artemisia absinthium L. : armoise en français, le nom dérive de la déesse grecque de la nature sauvage Artémis.

 

Cet ancien proverbe a même inspiré la confection d’un accessoire pour les pélerins : une jarretière en peau de lapin garnie de fleurs d’absinthe. En effet l’absinthe a des propriétés toniques et vermifuges.

Cette plante de la famille des Asteracées est connue pour ses vertus toniques et vermifuges. C’est notamment son amertume qui lui confère les propriétés toniques. C’est pour cela que dans l’Empire Romain un bouquet d’absinthe était offert aux vainqueurs des tournois.

Plus tard, au Moyen Age, Hildegarde de Bingen écrit de longs paragraphes sur l’absinthe. En voici un extrait tiré de l’ouvrage Le livre des simples, les vertus des plantes médicinales, paru aux éditions Rustica.


« L’absinthe apaise la douleur des reins et la mélancolie, éclaircit la vue, réconforte le coeur, empêche le poumon de s’affaiblir, purge les entrailles et assure une bonne digestion. »


La célèbre abbesse conseille de réaliser un vin médicinal avec cette plante.

La médecine moderne à confirmé les vertus avancées par les pères de la botanique et lui trouve même une action sur les insuffisances hépatiques. Concernant son aspect vermifuge, il a été identifié qu’elle combattait efficacement les ascaris et les oxyures. Son usage est cependant contre indiqué pour les femmes enceintes. En effet, dans certaines campagnes elle fut utilisée comme abortive.

Pour la reconnaitre, il faut utiliser tous ses sens. La plante est d’un jaune vert singulier et dégage un fort parfum aromatique. Elle aime les endroits chauds et secs. Lorsque la cueille on utilise ses feuilles et ses jeunes rameaux. Il en faut peu tant elle est puissante.

Lorsqu’elle était utilisée comme vermifuge pour les enfants on la laissait infuser dans de l’eau bouillante, ce qui diminuait son amertume, puis on enduisait le bord du vase avec du miel, pour détourner leur attention…pour leur bien!

Le docteur Henri Leclerc propose une version du même style pour les adultes..une bière! Non sans rappeler le vin d’Hildegarde..


 
 

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